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Des acteurs aux multiples facettes

 

  •  Les fabricants

 

Les producteurs de biens industriels interviennent dans l'obsolescence programmée pour différentes raisons. Ce sont tout d'abord les premiers accusés par la presse et les associations écologistes. Selon eux, ils seraient les responsables de ce phénomène et mettraient tout en oeuvre pour que le consommateur renouvelle rapidement les produits qu'il achète. De nombreuses accusations sont déversées sur les chefs d'entreprises , qui mettraient en oeuvre différentes techniques marketing afin de limiter la durée de vie des produits. L'obsolescence programmée se présente donc comme une necessité pour les entreprises de faire du profit face à la concurrence. L'association "les Amis de la Terre" affirme que les entreprises sont les iniciatrices de l'obsolescence programmée. Aussi, le politique Jean-Vincent Placé dans son projet de loi affirme explicitement que les producteurs sont visés par les sanctions préconisées. Cependant, les fabricants ne sont pas les seuls dont la part de responsabilité est mise en cause.

 

- Comment interviennent-ils ?

 

Les producteurs n'interviennent pas tous de façon individuelle dans cette controverse. Les industriels s'étant prononcés publiquement l'ont fait par l'intermédiaire de syndicats. Le GIFAM (Groupement Interprofessionel des Fabricants d'Apppareils d'équipement Ménagers) et le SIMAVELEC ( Syndicat des industries de Matériels Audiovisuels Electroniques) représentent la production de produits numériques. Ils se prononcent dans la presse, en réalisant différentes études sur la durée de vie de leurs produits et en cherchant des solutions pour la durabilité de ceux-ci. D'après eux, l'obsolescence programmée est avant tout un problème médiatique. De plus, ils sont accusés d'utiliser de nombreuses astuces afin de mettre en oeuvre cette obsolescence programmée.

  • Les associations environnementales

 

L'obsolescence programmée et les déchets industriels, issus de notre consommation, peuvent causer des dégâts environnementaux. Les associations environnementales sont donc présentes dans le débat.

Tout d'abord, l'association les "Amis de la Terre" ayant pour but la protection de l'homme et de l'environnement; crée dans les années 70, regroupe 77 pays, ce qui représente 2 millions de militants. Cette association se veut indépendante, c'est-à-dire qu'elle ne prend part à aucun parti politique.

 

- Pourquoi s'attaquer à l'obsolescence programmée des productions industrielles ?

 

Camille Lecomte, chargé des problèmes des modes de production et de la consommation aux Amis de la Terre, soulève les préoccupations dues aux désastres écologiques que cette pratique entraîne. En effet, les flux de déchets électroménagers et électroniques font considérablement augmenter les flux de déchets en général. Cela pose également un probleme d'épuisement et de destruction des ressources. A partir de 2010, cette association a donc été la première à dénoncer cette controverse.

 

- Quelles actions pour combattre cette pratique ?

 

Une prise de conscience et la révélation de cette pratique par les médias entraîne une très large diffusion du problème. Cette association est en contact avec le GIFAM et le SIMAVELEC et ils entretiennent des rapports plutôt collaboratifs. Divers rapports de mesure ont été proposés, comme par exemple allonger la garantie des produits durables à 10 ans, mettre en place la création d'un délit d'obsolescence programmée, soutenir le secteur de la réparation...

  • Les associations de consommateurs

 

Ces associations ne se sont pas encore emparées de l'obsolescence programmée mais elles se placent encore majoritairement sur la défense des consommateurs vis à vis des prix.

L'UFC (Union Fédérale des Consommateurs) Que Choisir est une association de consommateurs, d'usagers et de contribuables. Celle-ci reconnaît que l'obsolescence programmée est effectivement organisée sous différentes formes mais pas réellement au sens technique.

Le Centre Européen de la Consommation a été crée en 2005 par la Commission Européenne, son but est d'aider les consommateurs et les conseillers au sujet de l'application de leurs droits. Le CEC a publié en 2013 un rapport intitulé " L'obsolescence programmée ou les dérives de la société de consommation". Ce rapport se base sur des chiffres et sur le ressenti des consommateurs pour dénoncer cette pratique. Cette organisation exprime d'ailleurs sa position favorable envers le projet de loi de Jean-Vincent Placé et lui donne son soutien. 

Toutes ces associations utilisent deux arguments pour lutter contre l'obsolescence programmée des produits :  tout d'abord, elles mettent en relief l'impact économique de cette controverse, et elles soulèvent les problèmes économiques auxquels sont confrontés les consommateurs avec ces appareils.

Le consommateur est donc présenté comme la victime de cette controverse. Cependant, une grande partie d'entre eux est bien consciente des problèmes que cette pratique engendre et réagissent, par le biais de ces associations.

  • Les économistes

 

L'obsolescence programmée est indissociable des questions économiques actuelles, cela a donc interessé de nombreux économistes. On distingue 3 "groupes" d'économistes au sein des questionnements de ce phénomène : 

- Tout d'abord, les écocomistes se basant sur une économie mathématisée, centrée sur une approche mathématique de ce fait économique dû à l'obsolescence programmée. Certains économistes connus comme Atsuo Utaka ou Toshiaki Uzuka se sont interessés à ce problème de cette manière.

- Ensuite, on distingue les économistes s'intéressant davantage au marketing, qui est très étroitement lié à l'obsolescence esthétique.

- Enfin, les économistes se centrant plus sur l'économie sociale et politique, élargissent la question à la société et à l'impact de ce phénomène dans nos mode de vie. 

Les économistes cherchent donc à comprendre et analyser les causes et les conséquences de ce phénomène. Ils délivrent leur point de vue concernant l'obsolescence programmée, en approfondissant la question.

  • Les distributeurs

 

Les distributeurs sont des acteurs plus discrets, mais ils occupent une place centrale dans le processus d'obsolescence. Ils doivent écouler leurs stocks, et fidéliser le consommateur à leurs services. Le rapport entre l'obsolescence et la distribution s'établit à deux niveaux :

- Tout d'abord, ce rapport peux s'exprimer par une pratique directe de l'obsolescense par les distributeurs eux mêmes, à travers la publicité notamment. Cependant, cette hypothèse trouve très peu d'écho dans le débat public, et on trouve très peu d'informations concernant cette pratique directe des distributeurs.

- Aussi, ce rapport peut s'expliquer de façon plus complexe : c'est l'interêt des distributeurs à faire croire aux consommateurs que les fabricants pratiquent l'obsolescence, pour ainsi s'engager à garantir leurs produits plus longtemps.

Cependant, aucune prise de position n'est officielle sur la scène publique, ce qui pose un problème pour cerner le véritable rôle des distributeurs au sein de cette controverse.

  • Les politiques

 

Ils sont un rôle important à jouer face à l'opulence de la société de consommation, lié d'une certaine manière à l'obsolescence programmée.

Le Groupe Europe Ecologie les Verts s'engage contre l'obsolescence programmée avec le projet de loi de Jean-Vincent Placé, le président du groupe écologiste au Sénat. Il est le premier à parler de cette controverse et à proposer des lois permettant de lutter contre ce phénomène. On peut associer cette loi en citant François Hollande concernant son engagement envers le problème, qui prône "la lutte contre l'obsolescence programmée des produits par l'instauration progressive d'une garantie longue de cinq puis de dix ans pour les biens de consommations durables". Aussi, Jean-Vincent Placé demande à ce que les directives européennes soient appliquées, comme la facilité d'extraction des piles et des accumulateurs, et la mise en place d'un chargeur universel pour téléphone portable.

Benoît Hamon, ministre de l'Education et de l'enseignement supérieur, ainsi que de la recherche, a contribué à la mise en place de la loi sur la Consommation en mars 2013, qui s'attaque directement à l'obsolescence programmée.

 

  • Les "Think-Tank"

 

Ce sont des structures de droit privé; indépendantes de l'Etat ou de toute autre puissance, en principe à but non lucratif, qui regoupent des experts et produisent des études et des propositions dans le domaine de la politique publique et de l'économie.

Terra Nova est un exemple de "Think-Tank", qui traite la question de l'obsolescence programmée de manière indirecte : son rapport sur la consommation, et sa présence à travers les médias ont permis l'éclatement de cette controverse en 2012. Les "Think-Tank" sont donc des acteurs publics.

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